samedi 23 mars 2013

Un mois au cinéma

Dernier film de 2012 vu au cinéma : L'Homme qui rit, réalisé par Améris, d'après le livre de Victor Hugo.
Je recommande ce film qui m'a beaucoup plu, une histoire sublimée par un excellent et magnifique Gérard Depardieu, qui malgré son rôle "secondaire" (Ursus) par rapport à Gwenplaine, régale par sa présence et sa formidable diction et expression. Décidémment, interpréter des personnages d'Hugo lui sied à merveille (je m'étais régalé l'an dernier quand NRJ12 avait rediffusé les Misérables avec Depardieu dans le rôle de Jean Valjean et Clavier dans un Ténardier qui lui va si bien). Seigner, qui elle aussi a un rôle un peu moins principal dans le film, est particulièrement tentante et désirable dans son corsage. Falope.
Une bien belle manière pour moi de clotûrer 2012 dans son ultime crépuscule et ses derniers sons de cloches dans les ruelles du village, par là où elle avait commencé dans mon imaginaire en cet anniversaire symbolique des Misérables, avec la diffusion sur NRJ12, pendant les fêtes un an auparavant, mais aussi une année dont on ne pourra oublier les frissons de ces pages d'Hugo lues par J-L Mélenchon dans ses discours de campagne (dans un silence de cathédrale, oseront les plus malicieux), et ce bon petit Homme qui rit avec un Gérard Depardieu, mais aussi l'acteur jouant Gwenplaine, nous faisant apprécier la belle langue et la vivacité de la plume d'un Victor Hugo ne revenant pas à la mode - à mon avis - uniquement par souci de commémoration...

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Vu Lincoln, le dernier film de Steven Spielberg.
Un très bon film, qui se déroule de fort belle manière, des décors travaillés, un Daniel Day-Lewis dans une énorme dimension.
De plus, ce film permet de se pencher sur l'histoire des Etats-Unis d'Amérique qui, malgré le matraquage ambiant, est finalement assez méconnue des Français, notamment la période traitée dans le film : la guerre de sécession et l'abolition de l'esclavage, l'inversion sur l'échiquier politique par rapport à aujourd'hui entre démocrates et républicains.
On retrouve le style Spielberg avec une BO très présente jouant sur l'émotionnel mais en gardant beaucoup de distance et de hauteur, sans jamais tomber dans l'idéalisme béat comme le font trop souvent les productions américaines.
Je pense que Day-Lewis décrochera quelques récompenses pour son jeu d'acteur.
Concernant le thème, ça se complète parfaitement avec Django Unchained.

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Encore un super film vu en ce début d'année 2013 : Wadjda. Une belle trouvaille qui devrait être nominée dans beaucoup de prix à mon avis. L'histoire met en scène une jeune fille dont le rêve est de s'offrir un vélo. Jusque là rien de spécial sauf que la jeune fille en question est Saoudienne et que ce simple rêve de tout enfant n'est pas accessible aux filles. Ce fil rouge conduit une histoire riche, avec des relations entre personnages, des sentiments, la détermination de la jeune fille à financer son projet, à s'inscrire à un concours pour emporter 1000 rials, à apprendre à faire du vélo en secret avec celui de son voisin... Cette jeune actrice est déjà une révélation : solaire, profonde, à l'humour communicatif : très prometteuse. La réalisatrice a commis un véritable exploit cinématographique dans un pays où il n'existe aucune salle de cinéma et pour un premier film, déjà au niveau des meilleurs. La mère est formidablement interprétée et on pénètre dans un stade supérieur de la psychologie d'un personnage féminin dans ce contexte wahhabite, bien loin du cliché de certains types de cinémas qui veulent apitoyer et restent donc extérieurs aux personnages.
Du grand art, de l'innocence enfantine dans une société serrée, la découverte d'un pays se montrant arriéré face aux aspirations de sa jeunesse, dernière source d'espoir symbolisé à mon avis par un plan final d'anthologie.

mardi 12 février 2013

Congrès du PCF : débat sur les coopératives du Front de gauche

Camarades,
Concernant la question des coopératives du Front de gauche, je crois qu’il faut remettre les choses dans leur contexte. Pendant la campagne présidentielle, nous avons pu voir que nous avons soulevé un réel intérêt et une dynamique dans notre peuple. Nos meetings étaient plein à craquer et, à la Bastille, au Prado, mais surtout au Capitole à Toulouse, nous avons pu remarquer que le Front de gauche attirait des gens de tous horizons, toutes couches sociales, de tous âges, d’origines diverses. C’est vraiment à l’image de notre pays, un vrai front du peuple. Forcément, il y a des gens qui ne souhaitent pas entrer dans un parti. Si on additionne le PCF et les partis du Front de gauche, on doit arriver à 150000 personnes maximum. Pourtant, nous avons fait près de 4 millions de voix, et nous espérons être un jour majoritaires en France. Cela signifie que de nombreuses personnes souhaitent participer, contribuer et se mobiliser sous la bannière du Front de gauche ; nous l’avons observé pendant les grands rassemblements durant la campagne. Nous devons aller au-delà d’un cartel d’organisations, et permettre d’associer les citoyens, les syndicalistes, ainsi que les intellectuels qui voudront nous aider dans leur domaine, à construire un projet populaire.
Dans ces temps de crise, où les gens souffrent, où certains dorment dans leur voiture, d’autres se privent en faisant des choix - entre acheter de la viande ou de l’essence, entre les médicaments et les vêtements - où la souffrance de notre peuple grandit, nous avons su lever un immense espoir dans notre pays, chez les salariés en lutte et dans les couches populaires et intermédiaires, en général. Même si certains ont parfois voté PS au final, nous avons suscité un réel désir de changement, un enthousiasme et un frémissement dans la société.
Nous avons une responsabilité non seulement vis-à-vis de notre Parti, mais vis-à-vis du peuple avant tout. Nous devons être à la hauteur des attentes que nous avons suscitées, ainsi qu’à la hauteur des événements avec cette dure période de crise partout en Europe. Les gens attendent beaucoup de nos travaux, ne regardons pas uniquement les éventuels risques pour notre Parti, de toute façon, il ne s’agit pas d’adhésions directes. Nous ne pouvons pas dire au peuple d’attendre 2017.
Soyons novateurs et donnons nous les moyens de construire une grande mise en mouvement dans la société de tous ces jeunes, tous ces salariés, toutes ces personnes qui ont participé d’une manière ou d’une autre à notre campagne en 2012 et qui souhaitent continuer à s’impliquer avec nous pour se mobiliser et, au-delà, construire un vrai projet transformateur. Ne laissons pas retomber ce qui a germé au Printemps dernier, prenons la dimension des nouvelles responsabilités que nous a confiées le peuple. Ses aspirations au changement ont été freinées, ouvrons un carrefour où, ensemble, elles ne pourront pas s'éteindre.