Camarades,
Concernant la question des coopératives du Front de gauche, je crois
qu’il faut remettre les choses dans leur contexte. Pendant la campagne
présidentielle, nous avons pu voir que nous avons soulevé un réel
intérêt et une dynamique dans notre peuple. Nos meetings étaient plein à
craquer et, à la Bastille, au Prado, mais surtout au Capitole à
Toulouse, nous avons pu remarquer que le Front de gauche attirait des
gens de tous horizons, toutes couches sociales, de tous âges, d’origines
diverses. C’est vraiment à l’image de notre pays, un vrai front du
peuple. Forcément, il y a des gens qui ne souhaitent pas entrer dans un
parti. Si on additionne le PCF et les partis du Front de gauche, on doit
arriver à 150000 personnes maximum. Pourtant, nous avons fait près de 4
millions de voix, et nous espérons être un jour majoritaires en France.
Cela signifie que de nombreuses personnes souhaitent participer,
contribuer et se mobiliser sous la bannière du Front de gauche ; nous
l’avons observé pendant les grands rassemblements durant la campagne.
Nous devons aller au-delà d’un cartel d’organisations, et permettre
d’associer les citoyens, les syndicalistes, ainsi que les intellectuels
qui voudront nous aider dans leur domaine, à construire un projet
populaire.
Dans ces temps de crise, où les gens souffrent, où certains dorment
dans leur voiture, d’autres se privent en faisant des choix - entre
acheter de la viande ou de l’essence, entre les médicaments et les
vêtements - où la souffrance de notre peuple grandit, nous avons su
lever un immense espoir dans notre pays, chez les salariés en lutte et
dans les couches populaires et intermédiaires, en général. Même si
certains ont parfois voté PS au final, nous avons suscité un réel désir
de changement, un enthousiasme et un frémissement dans la société.
Nous avons une responsabilité non seulement vis-à-vis de notre Parti,
mais vis-à-vis du peuple avant tout. Nous devons être à la hauteur des
attentes que nous avons suscitées, ainsi qu’à la hauteur des événements
avec cette dure période de crise partout en Europe. Les gens attendent
beaucoup de nos travaux, ne regardons pas uniquement les éventuels
risques pour notre Parti, de toute façon, il ne s’agit pas d’adhésions
directes. Nous ne pouvons pas dire au peuple d’attendre 2017.
Soyons novateurs et donnons nous les moyens de construire une grande
mise en mouvement dans la société de tous ces jeunes, tous ces salariés,
toutes ces personnes qui ont participé d’une manière ou d’une autre à
notre campagne en 2012 et qui souhaitent continuer à s’impliquer avec
nous pour se mobiliser et, au-delà, construire un vrai projet
transformateur. Ne laissons pas retomber ce qui a germé au Printemps
dernier, prenons la dimension des nouvelles responsabilités que nous a
confiées le peuple. Ses aspirations au changement ont été freinées,
ouvrons un carrefour où, ensemble, elles ne pourront pas s'éteindre.